Censées contribuer au report modal du fret routier vers la voie ferrée par le transport de semi-remorques sur le rail, les autoroutes ferroviaires peinent à faire leurs preuves sur le territoire français. C’est l’une des conclusions d’un rapport très sévère sur le sujet présenté le 8 février par la Cour des comptes. Pour ses auteurs, les deux autoroutes ferroviaires fonctionnant aujourd’hui en France – Aiton-Orbassano, entre la vallée de la Maurienne et la banlieue de Turin, d’une part et Luxembourg-Perpignan d’autre part – manquent singulièrement de rentabilité. Ils expliquent cette situation par le fait est que ces deux projets ont été lancés, selon eux, sans études préalables suffisantes.
Aussi la Cour des comptes fixe-t-elle un certain nombre de conditions à l’ouverture de la troisième autoroute ferroviaire entre le Pays basque, la région parisienne et le nord de la France prévue par la loi de programmation relative au Grenelle de l’environnement. Elle recommande en particulier au gouvernement de «de rééquilibrer la compétitivité entre la route et le rail (…) et à tout le moins ne pas la dégrader par des mesures nouvelles». Allusion très claire au récent rehaussement du poids total autorisé en charge pour le transport routier de marchandises qui est passé récemment de 40 à 44 tonnes.